TOUT LE MONDE A UN SIÈGE ?

TOUT LE MONDE A UN SIÈGE ?

Il m’a encore épatée, le père Barack, avec son discours d’adieu !

— Allons, Marquise, vous n’êtes pas objective parce que vous le trouvez bel homme.

— On ne peut pas lui reprocher cela. C’est vrai que je lui trouve un petit air du Harry Belafonte de ma jeunesse.

— Ah ! Matilda… Aucune femme ne résiste à cela.

— Ne vous moquez pas ! C’est vous qui dites à longueur de vos bouquins que l’orateur doit séduire son public.

— D’accord. Et on peut dire qu’Obama s’y connaît, avec sa voix de velours…

— Mais en attendant, pour son discours d’adieu à Chicago, il a encore trouvé le moyen de rappeler la leçon d’ouverture de votre cours de rhétorique.

— Vraiment ?

— Bien sûr ! Vous devriez écouter la retransmission. Il a dit ceci :

« Hello Chicago ! It’s good to be home ! Thank you. Thank you everybody ! Thank you… (moins fort, au milieu des applaudissements) Thank you. (plus fort) Thank you ! (saluts de la main à droite et à gauche) Thank you so much, thank you, thank you. Its good to be home, thank you. You can tell that I am… (il s’interrompt, pris par l’émotion) Everybody has a seat ? My fellows americans, etc. »

Ce qui veut dire, sauf erreur :

« Salut, Chicago ! C’est bon d’être à la maison ! Merci, merci à tous. Merci, merci, merci, merci, merci… C’est bon d’être à la maison… Merci. Vous pouvez dire que je suis… Tout le monde a un siège ? Mes chers concitoyens américains, etc. » (suit un discours de près d’une heure, sans notes !)

 

— Vous avez bien entendu : l’homme le plus puissant du monde demande à son auditoire (pas loin de 20 000 personnes) si tout le monde a un siège !

— Leçon numéro un : commencer son discours par une formule de bienveillance adressée au public. Notez que, dans le cas présent, le président n’avait pas besoin de cela pour s’attirer la faveur du public.

— Il l’a fait quand même, parce que c’est un pro ! Une autre fois, nous parlerons de la construction et des contenus de ses discours.

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