LES GRANDES RELIGIONS POUR LES NULS

LES GRANDES RELIGIONS POUR LES NULS

— À propos des fenêtres Renaissance, avez-vous vu les nouveaux billets de 50 euros ? demande la Marquise.

Moi : Hélas non ! Mais quel rapport avec mon livre ?

Elle : Le billet représente une magnifique fenêtre Renaissance typique avec ses deux pilastres à chapiteaux ioniques et son fronton triangulaire, façon temple grec. Cela m’a fait penser à votre chapitre sur les façades.

Moi : Effectivement ! C’est l’illustration parfaite d’un modèle architectural que nous reproduisons depuis six siècles, ce qui redouble mon envie d’en glisser quelques uns dans mon portefeuille.

Elle : Mais ce n’est pas tout, car j’ai jeté un œil sur les autres rayons et j’ai découvert votre Grandes Religions pour les Nuls. Sujet tout à fait d’actualité, en une période où l’on entend tant de sottises sur les religions : « Les musulmans sont comme ci, les chrétiens comme ça, etc. » Vous êtes un brin cachotier de ne pas en avoir parlé dans vos billets.

Moi : Cela ne me paraissait pas essentiel pour la prise de parole en public.

Elle : Détrompez-vous, mon cher. La connaissance des religions est essentielle parce qu’elle pose la question de l’autorité : les religions sont des machines à fabriquer de la parole divine ou prophétique, supposée éliminer tous ses contradicteurs. On les retrouve donc au coin de la plupart des discours politiques.

Moi : Vous avez raison. D’ailleurs les prédicateurs — officiels ou autoproclamés — ont toujours joué un rôle majeur dans l’asservissement des foules. Aucun chef de guerre n’envoie ses hommes au carnage sans les avoir gratifiés au préalable d’un petit discours pour leur donner du cœur à l’ouvrage. Puissance du discours et fascination hypnotique pour le chef ont été fort bien analysés naguère par le bon Sigmund Freud dans « Psychologie des foules et analyse du moi » (Essais de psychanalyse).

Elle : Parles-vous aussi du chamanisme dans votre livre ?

Moi : Bien sûr. Je montre qu’il constitue le cœur de toutes les religions.

Elle : Même monothéistes ?

Moi : Tout-à-fait, et je rappelle au passage qu’il n’existe pas trois religions monothéistes, comme on l’enseigne généralement, mais une seule, devenue matrice des autres. Son intolérance est sa marque de fabrique : si ma religion est la seule « vraie », les autres doivent être extirpées de la surface de la terre. On connaît la suite.

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