LA RENAISSANCE POUR LES NULS

LA RENAISSANCE POUR LES NULS

— Que vois-je à la devanture de mon libraire préféré ? s’exclame la Marquise.

— Mon dernier livre : La Renaissance pour les Nuls ?

— Arrivé la semaine dernière, Félicitations ! Avec La Naissance de Vénus de Botticelli en couverture.

— Merci. Sans me vanter, j’en suis assez fier car je ne connais aucun livre analysant la Renaissance dans tous les domaines, depuis la poésie jusqu’à l’astronomie.

— Quelle est donc votre analyse ?

— Les hommes et femmes de la Renaissance ont fondé l’Occident moderne par la récupération de ses sources antiques perdues. Au prix de luttes très violentes, ils sont parvenus à introduire la critique dans une société fermée et cléricale, ouvrant la voie à tous les progrès techniques et scientifiques que nous connaissons. Ce sont Pétrarque, Érasme, Léonard de Vinci, Vésale, Copernic et consorts.

— Le Moyen Âge avait-il vraiment perdu les sources antiques ?

— Pour l’Église, devenue religion d’État, la seule vérité était dans le christianisme. Elle enseignait que toute la culture antique païenne devait être extirpée de la surface de la terre. Après la victoire de Constantin au IVe siècle, les chrétiens ont détruit les temples, les bibliothèques et toutes les œuvres d’art antiques. Les dieux païens sont devenus les démons des chrétiens. Donc, adieu Homère et Sophocle ! Adieu la Vénus Médicis.

— Comme c’est curieux ! Les musulmans ont connu un problème similaire avec la condamnation de toute culture pré-islamique, que l’islam nomme la Djahiliya.

— Les humanistes ont justement rappelé l’importance de la connaissance des langues et de la philologie : on ne peut fonder l’élégance d’une langue moderne que sur la connaissance des grands modèles anciens. En Italie, puis en Europe, ce furent logiquement les modèles latins et grecs.

— Excellent précepte : si vous voulez apprendre à ridiculiser le fanatisme religieux, faites comme Érasme et lisez Alexandre ou le faux-prophète de Lucien de Samosate. C’est l’histoire d’un escroc patenté qui fonde une religion fort lucrative et recrute des adeptes jusqu’à la cour de l’empereur.

— Une anecdote : depuis que j’ai écrit ce livre, je passe mon temps le nez en l’air dans les rues, à observer les frontons des fenêtres et les pilastres des façades pour y retrouver les préceptes de décoration d’Alberti et de Brunelleschi. Cinq siècles plus tard, les architectes les utilisaient encore.

 

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