KELLYANNE PLUS FORTE QUE THOMAS MORE

KELLYANNE PLUS FORTE QUE THOMAS MORE

— Quel rapport entre l’austère conseiller de Henry VIII et Kellyanne Conway, la blonde conseillère en communication de Donald Trump ?

Moi : Thomas More avait imaginé la fameuse Utopie, le pays de Nulle part (un best seller), décrite par un explorateur intarissable, nommé Le Baratineur (en gréco-latin : Raphaël Hytlodæus), qui affirmait avoir accompagné Amerigo Vespucci dans ses navigations. Pour sa part, la très imaginative Kellyanne Conway a inventé la ville de Nulle part, nommée Bowling Green. Elle a affirmé à la télévision qu’un attentat y avait été commis par deux Irakiens, à la suite de quoi Barack Obama avait décrété une interdiction d’entrée sur le territoire aux réfugiés irakiens pendant six mois. Mesure justifiant rétroactivement le « Muslim ban » (le décret de Trump fermant temporairement le pays aux ressortissants de 7 pays du Proche-Orient et suspendant le programme américain d’accueil des réfugiés). Si Obama l’a fait, on ne peut rien reprocher à Trump qui veut le faire.

La Marquise : Et alors, où est le problème ?

Moi : Le problème est que cet attentat n’a jamais eu lieu

Elle : Où se trouve donc cette curieuse localité ?

Moi : Quelque part dans le Kentucky, du côté de Nashville. Mais il en existe cinq autres aux quatre coins des Etats-Unis. C’est aussi le nom d’une station de métro et d’un jardin public de New York.

Elle : Alors, ces endroits existent vraiment, contrairement au pays des Amaurotes de Thomas More.

Moi : Oui, et l’affaire promet de leur amener des touristes. Mais il existe un sixième Bowling Green, une ville fantôme en Caroline du Sud. C’est sûrement à elle que pensait notre fine communicante.

Elle : Racontez-moi cela !

Moi : L’endroit se trouve en rase campagne, au croisement des routes 1086 et 321. Juste en face, il y a une église baptiste consacrée à la Vierge Marie en pleurs (Weeping Mary), et un peu plus loin, un bistro minable nommé Kates Bar and Grill. Une ville fantôme pour un attentat fantôme !

Elle : Nous voilà bien ! Après les « faits alternatifs », voici maintenant les « faits fantômes ».

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