L’INTÉRÊT DU FACE-À-FACE

L’INTÉRÊT DU FACE-À-FACE

— Avez-vous regardé l’ultime face-à-face télévisé de la campagne présidentielle ?

Moi : Bien sûr, et il nous a réservé des surprises.

La Marquise : Vraiment ?

Moi : On pensait généralement que l’exercice était convenu, donc sans grand intérêt. Il fut pourtant très révélateur. Je pensais que Marine Le Pen était rompue à toutes les formes de prise de parole en public. Et pourtant,

  • elle était visiblement troublée, ce qui se voyait aux rougeurs très apparentes qui apparaissaient sur son décolleté ;
  • elle ne pouvait réprimer le tic nerveux de passer la main dans ses cheveux pour remettre en place un mèche rebelle ;
  • elle ponctuait chaque groupe de mots par « Euh ! »
  • elle arborait un sourire ricanant ;
  • elle connaissait mal ses dossiers, pourtant étalés devant elle ;
  • et surtout, elle respirait à peine entre ses phrases, sans doute pour démontrer sa capacité d’agressivité continuelle, sans jamais « lâcher » son adversaire. Ce défaut lui a valu d’apparaître hargneuse, ce qui est rarement une qualité appréciée chez un chef d’État.

Quant à Emmanuel Macron,

  • Il se forçait à rester calme
  • Il ne la suivait jamais sur le terrain de l’invective ;
  • il employait des termes volontairement « littéraires » (galimatias, sottises) qui mettaient en évidence l’outrance de son interlocutrice.

La Marquise : Que concluez-vous de ces observations ?

Moi : Ce « face-à-face » a opportunément rappelé aux électeurs-téléspectateurs l’enjeu d’une élection présidentielle.

La Marquise : En effet, on avait cru un moment qu’il s’agissait d’élire un roi, un chef de bande ou un champion de catch.

Moi : De fait, en écoutant les deux candidats, il m’est revenu la formule d’Érasme adressée au jeune Charles Quint : Le prince (c’est-à-dire le « premier de la république ») est comme le pilote d’un bateau. Tout ce qu’on lui demande, c’est de maintenir la paix entre ses concitoyens, qui ont pourtant des intérêts très divergents. Il ne doit donc surtout pas se présenter comme un chef de faction, sans quoi il n’inspirera pas confiance à la majorité.

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