LA BLAGUE À DEUX BALLES

LA BLAGUE À DEUX BALLES

Moi : On ne l’aime pas, car il faut causer beau style. Et pourtant, elle me semble irrésistible, à condition bien sûr de tomber à pic, c’est-à-dire au moment où on ne l’attend pas.

— J’imagine que vous allez nous en servir un exemple tout chaud, dit la Marquise.

Moi : Bien sûr, et c’est encore l’inusable Philippe Caubère qui l’a proférée l’autre soir, sur le plateau de l’Athénée, au milieu de son dramatique « Casino de Namur ». Le Canard enchaîné nous avait pourtant prévenus que l’histoire n’était pas gaie. C’est peu de le dire — bien que ponctuée par quelques éclats de rires irrépressibles. Et voilà qu’au milieu de la conversation effrayante des producteurs de betteraves du plat-pays belge, Ferdinand raconte qu’en feuilletant le magazine local, à savoir un catalogue de tracteurs (l’autre choix étant celui des cours de la betterave), il est tombé sur une réplique qu’il avait dite lorsqu’il jouait Molière au cinéma.

— Difficile à croire, dit la Marquise.

Moi : Il précise que c’est ce que le jeune Pocquelin dit à son père au moment où il va quitter la maison familiale.

— ?

Moi : Jean-Baptiste dit à son père : « Papa, je veux un tracteur ! »

— ??

Moi : Silence perplexe dans la salle pendant une courte seconde. Vous ne voyez toujours pas ? C’est pourtant simple : « Papa, je veux être acteur ! »

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